mercredi 27 août 2008

Meurtre sous Henri IV : Peut mieux faire

"Z'avez pas lu "Un Chien du Diable" de Fabienne Ferrère ? Mais c'est ZE bouquin. Du vrai polar, bien ficelé. Ca se passe sous le règne d'Henri IV, et c'est super bien documenté en plus." disait le conseiller de service à la FNAC, visiblement payé au pourcentage tel le vendeur de frigo de chez Darty.
Et j'ai acheté. Et pas de bol, j'ai lu.


Le bon côté : Ca rassure sur le fait qu'on peut se lancer dans la carrière de romancier sans talent particulier.
Mais bon, on va le faire court : pas de style, un polar cousu de fil blanc à l'intrigue aux rebondissements aussi palpitants qu'un téléfilm sur TF1, sur un fonds historique globalement bien maîtrisé. Ca a bossé derrière, il faut le reconnaître. Mais ce n'est pas une raison pour nous l'imposer, ce bouquin laborieux.

"Roman d'aventures sur lequel planent les ombres d'Alexandre Dumas et de Paul Féval" : ces éditeurs, ils ont tous les culots...

Je vous parlerai bientôt de lectures historiques, je l'espère moins fades.

lundi 25 août 2008

La fin des JO


Les JO sont terminés. Que de beaux moments de sport. Hier, la finale de Handball a apporté une cerise sur le gateau des réussites françaises.
Et même si l'important est de participer, les Chinois ont gagné. Du moins en nombre de médailles d'or. Mais il paraît que seul l'or comptait pour les dirigeants chinois. Un pari politique réussi, donc, pour ce pays mélant la vieille tradition des dictatures communistes en termes de préparation des athlètes (mis à part la regrettée disparition des nageuses moustachues, les produits dopants ayant fait des progrès considérables) au capitalisme le plus débridé. La Russie a été moins bonne en termes de médailles mais a trouvé une compensation : elle a tout de même gagné la Géorgie, ce qui n'est pas un mauvais bilan.
Je proposerais trois incontournables à relire de temps à autres afin de garder en tête la chance exceptionelle de vivre dans un pays libre :
1984, de Georges Orwell, ou la destruction des mots afin de détruire les concepts
Une Journée d'Ivan Denissovitch, d'Alexandre Soljenitsyne ou la destruction des corps au goulag
Le Zéro et l'Infini, d'Arthur Koestler, ou l'apprentissage de la négation de l'individu au profit du corps social.

Ne choisissez pas entre les trois, il faut tous les lire, si si.
Prochainement, je parlerai de navets à éviter. Ca vous permettra de gagner du temps en contrepartie.

lundi 18 août 2008

Histoire et Classiques

Le soleil, la plage, et l'occasion de bouquiner...
Que se mettre sous la dent pendant l'été ?

Un bon petit classique, Bilbo le Hobbit, de JRR Tolkien. L'origine du Seigneur des Anneaux. Ce récit commence comme une petite fable sympathique pour jeunes lecteurs. Et se transforme progressivement, sans que le lecteur ni l'auteur ne s'en soient rendus compte, en fresque d'Heroic Fantasy, ouvrant la voie à la trilogie bien connue. Un grand bonheur de (re)lecture.
17/20

Comme on ne peut pas vivre que de fantastique, une immersion dans le polar, avec Encore Malavita, de Tonino Benaquista. Suite de Malavita, du même, un polar hilarant, qui rappellera des souvenirs aux fans de la série les Soprano. L'histoire : une famille cachée par le FBI, le père, ancien chef mafieux, ayant balancé lors d'un prcès retentissant. C'est drôle, sanglant et écrit avec une plume toute en légèreté. A ne pas rater (surtout le tome I, le II commençant un peu à sentir le réchauffé, mais c'est si bon).
14/20

Un peu d'histoire, avec la biographie de Fouquet ou le Soleil Offusqué de Paul Morand. Ce magnifique auteur (oui, homophobe et antisémite, mais magnifique auteur tout de même) retrace la vie de l'intendant des finances de Louis XIV. Comment Fouquet inspira au Roi Versailles par Vaux le Vicomte, comment il protégea les artistes, et comment il fut réduit à néant par la jalousie du Roi. "Le 17 août, à 6 heures du soir, Fouquet était le roi de France ; à 2 heures du matin, il n'était plus rien" (Voltaire).
17/20

Un petit prix Hugo pour faire bonne mesure (on devrait toujours lire un prix Hugo de temps en temps). Miles Vorkosigan, de Loïs McMaster Bujold. Il y a de l'idée, c'est intelligent, et certains passages confinent à de la grande SF. Ca se voudrait aussi tordu que du Asimov dans l'art de la fourberie. Ca voudrait avoir l'ampleur de Franck Herbert sur le côté Space Opera. C'est un peu pauvre pour cela. Et la Galaxie est bien petite pour que les mêmes personnages se croisent par hasard avec tant de récurrence. Mais enfin, l'ensemble reste agréable.
15/20

J'allais oublier Anansi Boys, de Neil Gaiman. Là, je ne tente pas du tout d'être objectif tant je suis fan. Neil Gaiman est un poête et un érudit. Ses bouquins sont un vrai sirop. L'Anansy Boy héros est le fils du Dieu Araignée, mais il n'est pas au courant. Jusqu'à ce qu'on l'appelle pour lui annoncer les funérailles de son père. Gaiman n'a pas son pareil pour faire sombrer insidieusement dans le fantastique les existences les plus tranquilles. Le héros se met alors lentement à couler, ou à surnager s'il en a la trempe. Commencez plutôt par lire De Bons Présages (en collaboration avec Terry Pratchett) et Neverwhere, du même Gaiman. Anansi Boys attendra sagement son tour.
16/20