mardi 3 novembre 2009

New York New York

Augusten est publicitaire, alcoolique repenti, homosexuel et new-yorkais. Dans le désordre. Après l'excellent Déboire, déjà évoqué ici, où il narrait sa douloureuse sortie de l'alcoolisme, Augusten Burroughs offre dans Pensée Magique des brèves sur sa vie, classées relativement chronologiquement.
Lire Augusten est hautement réjouissant. Il est nombriliste, extrêmement torturé et souvent assez méchant. Tant avec lui qu'avec les autres.
C'est pourquoi apprendre qu'il a trouvé un jour une souris dans sa baignoire ou connaître dans le détail ses démélés avec sa femme de ménage, anecdotes théoriquement plus qu'ennuyeuses dans la bouche d'un convive à une soirée et incitant fortement à se réfugier dans la sangria disposée à cet effet sur le buffet du salon, devient étonnamment, quand Augusten raconte, aussi épique que l'homérique Guerre de Troie.

Extrait : (Augusten lit la liste d'articles que sa future femme de ménage lui a demandé d'acheter)
"Je n'avais pas encore fini sa liste que j'avais déjà envie de la virer.
"Un balai en fibres naturelles (pas de poils en nylon), des lavettes réutilisables (pas d'essuie-tout en papier... pensez à tout ce gaspillage), conservez vos journaux (je m'en sers pour nettoyer les vitres), un magnum de jus de citron, un paquet de gros sel, un sac de chaux, des tampons en laine de verre, de l'huile d'olive (pour l'entretien de vos meubles)."
Je suis capable de laisser du mou à bien des gens mais je dis non à une table basse graisseuse. C'était déjà dément de penser qu'elle allait nettoyer mon appartement avec des condiments, alors je n'allais pas la laisser assaisonner mon mobilier à la sauce vinaigrette.

Augusten va voir sa vie changer en cours de roman, car il trouve celui qui va devenir son grand amour. Et lentement, insidieusement, Augusten devient moins acide, plus attentionné. Ce qu'il gagne en qualité de vie, le roman le perd hélas en piquant. Toutefois le lent changement du personnage est plus qu'attendrissant. Je pense que tout lecteur ne peut s'empècher de se projeter dans Augusten, c'est là sa force.

Une lecture très agréable, bien qu'inférieure à Déboire.

15/20

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