jeudi 28 janvier 2010

Occultisme, symbolisme et crustacés

Bon, une bonne chose de faite, j'ai fini le dernier Dan Brown. Petit effort de concentration, afin de me remémorer le titre... Voilà : Le Symbole Perdu.

Heureusement que j'avais tiré un certain plaisir (relatif) de la lecture des deux précédents : le fameux Da Vinci Code et Anges et Démons (ce dernier se passe à Rome et fut mon préféré).
De même que le Guide du Routard ou le Lonely Planet, Dan Brow sort une nouvelle destination par an : après Rome et Paris/Londres, visite de Washington. Merci de ne pas oublier le guide.



Bon, en résumé, ce bouquin est le copier coller des précédents, en changeant les noms et quelques énigmes. Le héros et l'héroïne de service tentent d'échapper à la CIA (on ne sait pas très bien pourquoi, eux non plus, mais ça donne du rythme). Le méchant, qui est vraiment très méchant, sème les morceaux de cadavres (là encore, on ne change pas une recette qui gagne). Une mauvaise langue pourrait dire que Dan Brown compense la platitude de son style par le sadisme de ses mises en scène.

Le scénario est truffé d'invraisemblances. Je ne parle pas de l'enjeu, qui est comme d'habitude le destin de l'humanité, mais simplement du déroulement. Mon gag préféré est un classique :
Le méchant tue tous ceux qui lui passent sous la main sans état d'âme ni perte de temps. Tout le monde, sauf les héros. Eux, il leur réserve un sort plus terrible. Pour le héros, jamais de "paf entre les deux yeux"... ce serait trop simple. Plutôt une mise à mort via un dispositif complexe et long auquel le sinistre personnage n'a pas le temps d'assister.

Enfin, il y a le style Dan Brown. Les héros, qui passent la moitié de leur temps à courir pour échapper à la CIA et sauver le monde, passent l'autre moitié à philosopher tout en faisant des expériences de chimie amusante et de jeux de plage mathématiques sur une petite pyramide détentrice de bien grands secrets.

La fin du livre est particulièrement pénible. Je me suis endormi plusieurs fois avant d'en venir à bout.

Bref, arrêtons le massacre. J'ai perdu mon temps. Ne perdez pas le vôtre.

5/20

vendredi 22 janvier 2010

Oh happy day

Courir avec des Ciseaux est le premier roman autobiographique d'Augusten Burroughs : il y raconte son enfance. Il s'est révélé bien plus dur que Déboire (ses démêlés avec l'alcool) et Pensée Magique (principalement des brèves sur sa vie quotidienne et quelques souvenirs de jeunesse), postérieurs et dans l'œuvre de Burroughs et dans l'évolution de sa vie.
Heureusement, l'humour et la sensibilité de l'auteur rendent le récit supportable, et même drôle. Raconté de façon plus crue, il serait intenable tant enfant il souffrit de tous les maux possibles :
Parents se déchirant verbalement et s'agressant physiquement avant de se séparer, mère poétesse folle qui l'abandonne aux bons soins de son psy qui en devient le tuteur, violé par le fils de sa famille d'adoption...

Inadapté à son école, il simule avec l'aide du psy une tentative de suicide pour en être dispensé. Il faut dire qu'il ne l'aime pas, son école :
Il y avait un autre problème, d'ordre esthétique. L'imposant bâtiment gris de plain-pied m'évoquait une usine spécialisée dans la production à la chaîne d'aliments à base de viande hachée, ou la fabrication d'yeux en plastique pour animaux en peluche. En aucun cas ce n'était le genre d'endroit où je pouvais avoir envie de passer du temps dans la vraie vie. Le cinéma d'Amherst, à l'inverse, était pile le lieu type où j'avais envie de traîner. Il y avait même un coin fumeur. J'aimais bien également le Chess King, au Hampshire Mall. Ils y vendaient des chemises avec bandes réfléchissantes incorporées et de formidables pantalons blancs habillés au pli permanent.

C'est émouvant, souvent drôle, notamment quand Augusten et Nathalie, une des filles de la famille, décident de casser le plafond de la cuisine pour "y faire entrer davantage de lumière".

Je laisse le mot de la fin à l'auteur dans ses remerciements :
"Je sais également gré à mon père et ma mère de m'avoir donné, même par inadvertance, une enfance à ce point mémorable."
Grand merci pour ma part à Lily qui m'a permis de connaître ce grand auteur.


17/20

PS : Le livre a été adapté au cinéma en 2007, sous le même titre et avec une fort belle distribution : Alec Baldwin, Gwyneth Paltrow, Annette Bening, Joseph Fiennes

jeudi 14 janvier 2010

La saga Vorkosigan

Saviez-vous que la saga Miles Vorkosigan de Lois MacMaster Bujold a obtenu plus de prix Hugo qu'aucune autre avant elle (quatre, il me semble, dont trois romans et une nouvelle) ?


Les romans peuvent se lire de façon (relativement) indépendante, et doivent une partie de leur charme au fait que l'auteur joue de l'un à l'autre sur des registres différents. Lois MacMaster Bujold (que ce nom est long...) n'a définitivement pas une belle plume. En revanche, et comme je l'ai déjà dit ici, c'est une conteuse d'histoires hors pair, qui de surcroit se renouvelle sans cesse. Elle n'écrit pas deux fois le même roman.

Voici mes quatre dernières proies (par ordre chronologique) :

Les Frontières de l'Infini
Recueil de nouvelles, dont deux particulièrement marquantes : Les Montagnes du Deuil, où Miles part enquêter dans une région reculée de son district et se heurte au poids des traditions. Dont la tradition de mettre à mort les enfants "mutants". Ayant lui-même extérieurement tout du mutant, petit et difforme, son enquête n'est pas facilitée.
La dernière nouvelle m'a marqué encore davantage. Un camp de prisonniers. Plat. Sous une cloche. Seul relief : des toilettes posées au centre. Dix mille hommes et femmes. On entre dans le camp juste avec un bol et une couverture. La nourriture est livrée au travers d'une paroie, chaque fois différente.
Il suffit de cinq minutes à Miles après son entrée pour se retrouver nu, au sol, blessé suite à une agression l'ayant privé de son maigre bagage.


La Danse du Miroir
Excellent roman. Imposable du début à la fin. Le clone de Miles usurpe sa place, détourne un vaisseau de guerre et part accomplir une vendetta personnelle. Miles part à sa poursuite. L'opération échoue et se termine en bain de sang. Miles n'a pas d'autre solution que d'aller le sauver, laser à la main. C'est là qu'il meurt. Rythme haletant et finesse de l'analyse psychologique se succèdent. Un grand moment que je ne veux pas déflorer davantage.



Komarr
Petit passage à vide, je trouve. Le roman se perd un peu dans sa propre intrigue et le style contemplatif fatigue. A croire que l'auteur n'avait pour principale ambition avec Komarr que de faire apparaître le personnage d'Ekaterin, qu'elle adore, et qui sera au cœur du roman suivant.

Ekaterin
Fini le space opera. Pas une seule bataille spatiale. Miles est sur Barrayar, sa planète natale, où il siège au conseil des Comtes. Il fait parallèlement sa cour à Ekaterin.
Le roman tourne autour d'intrigues politiques et de la désastreuse cour que Miles mène auprès d'Ekaterin. Le style est surprenant, mais cet effet de surprise fait parti des raisons pour lesquelles MacMaster Bujold est si agréable à lire. On n'est jamais mené là où on l'en pense aller.

Si vous en avez l'occasion, ne faites pas comme moi, lisez plutot les romans dans l'ordre chronologique (même si ce n'est pas l'ordre dans lequel l'auteur les a écrits). Mais en tous cas, lisez-les.
Voici un lien Wikipedia qui aide à y remettre de l'ordre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lois_McMaster_Bujold

17/20 pour l'ensemble avec un 18/20 pour la Danse du Miroir

mardi 12 janvier 2010

Au Prix du Papyrus

Au Prix du Papyrus est un ensemble de nouvelles du grand Isaac Asimov. C'est d'ailleurs pour cela que je l'ai acheté. Toujours facile de se rabattre sur une valeur sure lorsque les rayons de la librairie ne sont pas source d'inspiration nouvelle.
Erreur. Piège.
Pour être un grand homme, il suffit d'avoir accompli une fois une grande chose. Isaac Asimov, en tant que grand auteur, n'a pas écrit que de grands romans et de grandes nouvelles.
La preuve, cet assemblage hétérogène de nouvelles de piètre qualité, écrites à des moments divers et regroupées visiblement plus dans le cadre d'une démarche marketing que par amour des belles lettres.
A éviter.


8/20