dimanche 18 mars 2012

Rencontre du 3e type

Un grand bouquin, un must du space opéra. Objectivement, dans mon top 5 de la SF.  Larry Niven, auteur du célèbre et largement primé Anneau Monde, a à mon goût fait bien mieux avec la Paille dans l'Oeil de Dieu. Je l'avais emprunté il y a 20 ans, et j'attendais depuis une réédition pour avoir la chance de le relire. La problématique du premier contact avec une race extra-terrestre intelligente est développée avec une grande finesse de vue.


L'humanité s'est envolée vers les étoiles au XXIe siècle. Un premier empire terrestre fut fondé, avant de sombrer dans le chaos durant 400 ans dans le cadre d'une guerre de sécession. Un second empire terrestre, dirigé par une aristocratie, a émergé des décombres. La flotte impériale combat sans pitié toute nouvelle velléité d'indépendance, jusque dans les régions les plus éloignées de l'Empire, comme celle du Sac à Charbon. C'est dans ce secteur que l'arrivée d'un vaisseau extra-terrestre, au bout d'un voyage de 150 ans, va changer le destin de l'humanité. Que penser de ces créatures duveteuses, au perpétuel sourire, si serviables et sympathiques, et à la capacité d'apprentissage si développée ? Une flotte mi-scientifique, mi-militaire, va partir à la rencontre de la planète des aliens, dans le système de la Paille, afin de se forger une opinion sur l'attitude à adopter. Menace ou opportunité ? L'humanité n'a pas le droit à l'erreur.

Lecture que je ne peux que recommander.

vendredi 9 mars 2012

Mélimélo temporel

L'humanité a une fâcheuse tendance à s'éteindre à échéance régulière. Heureusement, ils sont là. Une organisation venue du futur, qui à chaque fin du monde récupère un peu de ce qui reste de l'humanité et la transpose à une autre ère, éloignée, pour tout recommencer.
Ils dirigent, aiguillonnent, corrigent, recorrigent quand des agents perturbateurs interviennent à leur tour. Et les futurs possibles changent et s’entremêlent.
Si l'idée de départ de Charles Stross est séduisante, Palimpseste devient progressivement fortement indigeste. Le paradoxe temporel, comme toutes les bonnes choses, il ne faudrait jamais trop en abuser.
C'est bien plus fin que du Poul Anderson et sa regrettable Patrouille du Temps. Mais l'ampleur du sujet a hélas perdu l'auteur en route.



Extrait p21, Editions Nouveaux Millénaires :
"Une civilisation incontrôlée est comme la tuberculose au stade terminal. Les victimes de la première extinction l'ont appris à leurs dépens. Nous n'avons pas touché à leur histoire, pour nous rappeler nos origines et les étudier à titre d'avertissement. Certaines recrues parmi vous sont originaires de cette époque. Quant aux autres périodes, nous faisons notre possible pour prévenir les efflorescences irraisonnées d'une surindustrialisation destructrice de ressources et pour empêcher l'apparition d'intelligences non humaines concurrentes, ainsi que les tentatives inutiles et onéreuses de colonisation d'autres systèmes solaires."

En résumé, pour fanatiques du paradoxe espace-temps uniquement.

PS : J'allais oublier. Prix Hugo 2010 dans la catégorie "Roman Court". Je confirme, c'est assez court.

jeudi 8 mars 2012

Fin de partie

Non seulement Jorn Riel a écrit de magnifiques recueils de nouvelles sur les trappeurs groenlandais chers à son coeurs, mais en plus il a su conclure. Même les plus belles histoires ont une fin. La Circulaire conte la fermeture des stations arctiques. Circulaire gouvernementale. Circulez. Que faire alors de sa vie, quand on a vécu si longtemps dans ces grands déserts de glace, plongé dans la nuit six mois par an, partageant au mieux à deux une cabane plantée au milieu de nulle part ? Pour les trappeurs, cette fin sera une occasion de partir en beauté... ou un nouveau départ. Elle sera en tous les cas grandiose, comme tous leurs actes.
Petit Pedersen, par exemple, va devenir marin. Incapable de s'habituer à la vie danoise, il achète une coquille de noix pour retourner au Groenland.

Extrait p117, Editions 10/18 :
- Je me réjouis à l'idée de savoir que ce bon vieux Valborg va sillonner les mers groenlandaises. Tu crois vraiment pouvoir le mener jusque là-haut, Pedersen ?
- Ca ira surement. Il faut juste que je me procure une carte.
- Ce serait beaucoup trop compliqué. Laisse-moi te dessiner le trajet.
Le capitaine du port prit une boite d'allumettes de ménage, posa la face de l'impassible et sempiternel visage du vice-amiral Tordenskjold contre la table et trouva un crayon. Il en suça longuement le bout en se remémorant le trajet, puis il se mit à dessiner, méticuleusement, en commençant par une croix dans l'angle en bas à droite, désignant Hirtshals. Puis le trait monta en biais, par la mer de l'Ouest, contourna doucement les Iles Féroé, puis partit en ligne directe vers l'Islande. De là, le capitaine détermina le cap exact, non seulement pour l'Est du Groenland, mais aussi pour le sud.
Il poussa la boite d'allumettes vers Pedersen.
- Voilà en gros ton parcours. Les directions sont approximatives, mais comme tu vas rencontrer la dérive et les courants, on peut de toute façon rien prévoir avec exactitude. Le compas du Valborg est en bon état, alors t'auras pas de problème.


Comme à chaque fois, un grand bonheur.